RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE : QUE DIT LA LOI ?
Pour réduire les émissions de CO2 du secteur du bâtiment, une loi (Énergie et Climat) a été promulguée en 2019. Elle instaure une série de mesures destinées à accompagner les Français – notamment ceux aux revenus les plus modestes – dans la rénovation énergétique de leurs habitats. Objectif : abaisser de 50% la consommation énergétique du secteur du bâtiment d’ici à 2050.
Après une première phase incitative déjà enclenchée, visant notamment à simplifier les dispositifs d'accompagnement à la rénovation au travers du nouveau service « France Rénov' » lancé le 1er janvier 2022, une phase d'obligation de travaux s'ouvrira en 2023. Concrètement, les logements devront respecter un certain nombre de critères pour être considérés comme « décents », et ainsi pouvoir être mis sur le marché de la location.
Mesure 2022 : Le gel des loyers dans les passoires thermiques
Depuis le 24 août 2022, si un logement de catégorie F ou G fait l’objet d’une nouvelle location, le loyer du nouveau contrat de location ne peut excéder le dernier loyer appliqué au précédent locataire. Idem dans les cas de renouvellement de bail (y compris par tacite reconduction), ou lorsque le bailleur souhaite réviser ou majorer le loyer : dès lors que son logement est étiqueté F ou G, son loyer est gelé. En d’autres termes, si vous êtes propriétaire d’un bien classé F ou G, vous êtes dans l’obligation de procéder à des travaux de rénovation énergétique si vous souhaitiez réévaluer le montant de son loyer à l’avenir.
Mesure 2023 : L’audit énergétique obligatoire
L'audit énergétique – comprenant un descriptif des zones de déperditions thermiques et proposant une liste de travaux chiffrés et de nature à faire obtenir un classement du logement au minimum en classe E – deviendra obligatoire au 1er avril 2023, en métropole uniquement, pour la vente des logements « passoires thermiques », c’est à dire appartenant à la classe F et G. Cet audit concerne les propriétaires de maisons individuelles ou d'immeubles en monopropriété.
Il deviendra obligatoire dès le 1er janvier 2025 pour les logements classés E. Et sera également exigé pour les logements étiquetés D à compter du 1er janvier 2034.
Cette mesure devait initialement entrer en vigueur au 1er janvier 2022, avant que Emmanuelle Wargon, alors ministre déléguée au Logement, ne décide en décembre 2021 de la décaler5. L'objectif était de laisser le temps « nécessaire » pour qu'un « nombre suffisant de professionnels soient formés sur l'ensemble du territoire pour réaliser ces audits, tout en développant les logiciels nécessaires ».
Mesure 2023 : Application d’une consommation d’énergie maximum
Le 1er janvier 20236, la notion de « performance énergétique » sera introduite par décret. Elle permettra aux personnes vivant dans des logements consommant plus de 450 kW/h par m2 et par an d'exiger de leur propriétaire qu'il effectue des travaux, voire de saisir un juge pour suspendre le versement des loyers.
En outre, seront interdites à la location7:
- Toutes les habitations étiquetées « G » à compter du 1er janvier 2025 ;
- Toutes les habitations étiquetées « F » à compter du 1er janvier 2028 ;
- Toutes les habitations étiquetées « E » à compter du 1er janvier 2034.
Ce qui est loin d’être anodin : actuellement, la moyenne nationale8 du DPE est de 250 kW/h par m2 et par an. Soit un classement énergétique de catégorie E...
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